La Tour-Blanche, sur la commune de La Tour-Blanche-Cercles, département de la Dordogne (photographe : Didier Faure)
La Tour-Blanche -Castri de Turre- (base Mérimée) est une enclave angoumoise en terre périgourdine. En effet, au XIIIème s., les vicomtes de Limoges reconnaissent tenir la place de l'évêque d'Angoulême (Christian Rémy*). Toujours dans ce siècle (1264), un texte nous apprend l'existence de Guy, Bertrand et Pierre de la Tour. Au début du XIVème s., Pierre et Guillaume sont coseigneurs des lieux. En était-il de même pour Guy, Bertrand et Pierre ? En 1351, le roi Jean II le Bon, en détient un tiers qu'il donnera à Roger-Bernard de Périgord, cinq ans plus tard.
Durant la guerre de Cent Ans, la Tour-Blanche est un point de «friction» entre les deux belligérants. Par deux fois (1347 et 1362), Édouard de Woodstock doit restituer la place au comte du Périgord. Bertrand Du Guesclin la prendra de force en mars 1356. Le Prince Noir recevra, en février 1369, l'hommage d'Archambaud de Bourdeilles, pour les deux tiers de la Tour-Blanche. Les guerres de Religion (1569) et de la Fronde ** (1652) seront fatales au château. Sur le point d'être démoli, le donjon sera sauvé puis restauré en 1907 et 1909 (base Mérimée).
Bâti sur une motte artificielle, il ne reste du château quadrangulaire que son front sud-ouest, composé d'une grande tour carrée, d'une tour d'angle «secondaire» (à échauguette) et d'une courtine les reliant. Deux autres tours d'angle flanquaient la face nord-est. La grande tour à contreforts et arcatures aveugles est éventrée sur sa face sud-est ; sans doute dû à l'instabilité du sommet de la motte (présence pourtant d'énormes glacis à sa base pour la stabiliser). Nos auteurs (Charles-Laurent Salch et la base Mérimée) datent sa construction du XIIIème s. et ses mâchicoulis du XVème s. Il est possible, pour Ch. Rémy, que la tour soit du XIIème ou XIIIème s. puis «fortement» rebâtie -peut-être même intégralement reconstruite- au XIVème s. Il indique également que des fouilles, entre les bâtiments bordant la cour, ont révélé une structure maçonnée du IXème ou Xème s. *** La maison «bourgeoise» qui a remplacé le logis au XIXème s., a été la proie des flammes en octobre 2015 ; la tour carrée, elle aussi, mais en 1970 (base Mérimée).
* Seigneuries et châteaux-forts en Limousin T1 – Culture & Patrimoine en Limousin – 2006
** Face à la montée de l’autorité monarchique, série de révoltes et de conflits organisées par le peuple et les grands seigneurs français.
*** Informations aimablement communiquées mi mars 2024.