L'enclos du Temple ; sur la commune de Paris – 3ème arrondissement, département de la Seine.
Bien qu'en avril 1147, un chapitre * de l'ordre du Temple se tient à Paris -en présence du pape et du roi de France-, il faut attendre 1205 pour que la maison parisienne du Temple apparaisse dans les textes. C'est à frère Hubert, trésorier de l'ordre (décédé vers 1222), que l'on devrait l'édification de la «grosse tour», emblème des Templiers dans la capitale. En 1254, le roi d'Angleterre Henri III préfère l'enclos du Temple au Louvre, pour un séjour d'une semaine. A ses yeux, la place devait être plus sûre... Un demi-siècle plus tard (en octobre 1307) le grand maître, Jacques de Molay, et cent quarante chevaliers y sont pourtant arrêtés. Philippe le Bel, roi de France, veut supprimer cette institution qu'il trouve trop puissante à son goût. A cette occasion, la grosse tour va devenir prison d’État ; fonction qu'elle gardera jusqu'en 1563 (dépôt de munitions par la suite). Lors de la Révolution française, la grosse tour redevient prison et le roi de France, Louis XVI, et sa famille y sont incarcérés (d'août 1793 à décembre 1795). En 1808, l'empereur Napoléon Ier en ordonne la destruction.
L'enclos du Temple se développait dans le quartier actuel du Marais sur 130 hectares. Les dernières traces de son enceinte ont disparu en 1820 ; ses fossés étant comblés dès 1560. Au début du XVIIème s., les deux tours-maîtresses (la grosse tour et la tour de César) et le châtelet d'entrée ont été conservés par les Hospitaliers, «héritiers» des Templiers.
La grosse tour (14 m de côté -hors tourelle- pour 36 m de haut -sans toiture-) était flanquée, aux angles, de quatre tourelles circulaires (dont une accueillait un escalier à vis). Elle se composait de quatre hautes salles dont les voûtains reposaient sur un pilier central. Sur sa face nord prenait place un avant corps qui, lui aussi, était doté de deux tourelles d'angle (rajout du XVIème s.?).
La tour de César, qui portait ce nom car on la croyait fort ancienne, est un donjon quadrangulaire à contreforts d'angle. Il aurait été bâtie à la fin du XIIème s. et démoli en 1810.
* assemblée de dignitaires ecclésiastiques traitant de leurs affaires.
En savoir plus : Feodor Hoffbauer – Paris à travers les âges p. 497 à 524 – Inter Livres – 1993